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La langue française en a fait un dicton : « Il voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre qui est dans le sien ». 
Cette parole vient de Jésus dans Matthieu 7 : 3  Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?

Parfois, les choses vont un peu plus loin dans la pensée de certains chrétiens, et parfois ils essayent de « recadrer » leurs frères et sœurs n’ayant pas eux-mêmes la bonne vision de leur propre personne.
Dans 95% des cas, les gens sont persuadés que le problème se trouve dans l’autre. Ceux qui ont une poutre dans l’œil n’en sont bien souvent pas conscients. C’est pourquoi Jésus a fait cette remarque : «et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ». Dans bien des cas, il ne faut donc pas s’attendre à nous apercevoir nous-mêmes que nous avons une poutre dans l’œil.
Dans ce sens, cette parole de Jésus ne s’applique pas seulement à des situations évidentes, mais elle est bien souvent applicable dans des situations bien plus sournoises.

De la même manière, il peut arriver parfois que l’on ait le même genre de pensées erronées sur soi-même sans pour autant qu’une tierce personne ne soit impliquée. Certains par exemple écoutent un enseignement, étant persuadés qu’ils en ont déjà mis en pratique la totalité dans leurs vies de tous les jours.
Un peu comme lorsque nous étions enfants et que l’on regardait des acrobates en se disant : « Après tout, ce n’est pas si difficile, je suis sûr que je sais le faire moi aussi ».  

Combien de fois pensons-nous avoir la bonne manière de penser, la bonne manière d’appréhender telle ou telle situation. Combien de fois avons-nous des paroles, ou publions sur des réseaux sociaux des écrits pour dire : « Il faut penser comme ceci ou comme cela », ou encore «Nous devons agir de telle ou telle manière dans notre vie », alors que dans la majorité des cas nous ne suivons pas nous-mêmes la moitié de nos propres conseils. 

On s’aperçoit sans prendre de risque, que c’est plus de 80% de l’Église de Christ qui est concernée par cette parole de Jésus.                                                           
Je pense même que tous les chrétiens ont été concernés un jour ou l’autre par cette parole (de voir la paille dans l’œil de son voisin, sans voir la poutre qui est dans le sien), ceci avec un impact plus ou moins important suivant les gens.

Afin d’avoir une position équilibrée par rapport à cette parole de Jésus, il est important dans un premier temps de nous imposer de mettre en pratique ce que l’on dit aux autres de faire. Peser nos paroles est essentiel, bien réaliser ce qu’elles impliquent lorsque nous les prononçons pour d’autres ou pour nous-même l’est tout autant.
Nous avons tous eu à un moment donné ou à un autre, cet aveuglement de se dire que l'on fait tout ce que l'on dit, ou tout ce que l’on écrit ou publie. Mais je pense qu’une majorité d’entre nous, s’il est honnête, admettra qu’il a eu ou qu’il a encore des points de sa vie où il ne fait pas ce qu’il dit, où ses actes ne sont pas en ligne avec ses paroles. On se permet bien souvent de donner des conseils ou des affirmations que l’on n’applique pas en premier lieu à soi-même.
Bien sûr sont en première ligne ceux qui ont la responsabilité d’enseigner, de conseiller comme les pasteurs, les enseignants, les leaders de groupes, etc… car les conséquences sont plus importantes lorsqu’ils s’adressent publiquement à une audience. Mais en bout de chaîne, tous les chrétiens sont concernés sans aucune exception.

J'ai maintes fois fait le test de demander à quelqu'un s'il appliquait dans sa vie ce que lui-même prônait dans ses propres paroles ou ses écrits. 
La réponse était toujours : « Oui, bien sûr ». 
Mais en y regardant de plus près je m'apercevais que bien souvent cette personne se trompait elle-même.  Elle ne faisait pas du tout ce qu’elle disait dans certains domaines.
Le même fait s’applique lorsque l’on écoute un enseignement biblique par exemple.
On l’écoute, on trouve cela très intéressant, très pertinent, on se dit même parfois que c’est un enseignement parfait pour l’un de nos proches. Si quelqu’un nous pose la question de savoir si nous avons mis cet enseignement en pratique dans notre vie personnelle, on répond une fois de plus : « Oui, bien sûr ! ».

Il y a donc des situations où je peux penser avoir acquis une manière de penser, une manière de faire, alors que ce n’est pas le cas du tout. Je peux penser très sincèrement avoir telle ou telle attitude dans ma vie, alors qu’en fait ce n’est pas le cas du tout.
Ceci nous montre que notre jugement personnel n’est pas toujours en phase avec la réalité. Ce point est très important à accepter et assimiler, car il va nous permettre de sortir de cette spirale d’autosatisfaction nocive. 

À mon tour, quelques années après avoir constaté ce genre d’attitudes chez une multitude de chrétiens, je me suis dit que je devais certainement moi aussi être victime de ce genre de choses, sans forcément m’en apercevoir. Je devais sûrement avoir une poutre dans mon œil sans m’en être aperçu.
Si les autres pensent qu’ils font tout ce qu’ils disent alors que ce n’est pas le cas, alors moi aussi, je devais sûrement me tromper moi-même dans certains domaines de ma vie personnelle.

Effectivement, c’est en ayant demandé à une personne très proche et de totale confiance, de me donner son avis sur certaines de mes attitudes que je me suis aperçu qu’il y avait des facettes de ma personne pour lesquelles j’avais une vue et une appréciation très erronée.
Cette expérience m’a permis de me rendre à l’évidence que je n’étais pas du tout impartial avec moi-même.
C’est une facette de notre côté humain, de notre âme non renouvelée, qui a cette quasi impossibilité d’émettre un jugement véritable sur nous-mêmes ainsi que sur nos attitudes.

Certains pourront dire que dans ce cas, il faut s’en remettre à l’appréciation du Saint Esprit afin qu’Il nous montre ces erreurs de jugement sur nous-mêmes. C’est tout à fait vrai, et cela devrait être le meilleur moyen dans l’absolu. Mais bien souvent dans ce genre de situation, on n’est pas dans la meilleure disposition pour entendre ce que le Saint Esprit veut nous dire.  
Mais lorsque nous sommes dans ce cas, lorsque nous pensons que nous faisons bien alors que nous faisons mal, notre âme va bien souvent s’imposer et se justifier d’une manière si forte, que certains peuvent croire qu’il s’agit de la voix du Saint Esprit.
D’autres pourront me dire : « Franck, tu ne crois pas que tu exagères un peu, la réalité des faits n’est pas si décalée dans la vie des chrétiens. »
Si j’exagérais, on ne verrait jamais deux personnes chrétiennes se dire l’une à l’autre que le Saint Esprit leur a révélé un point de vue totalement opposé par rapport à un même sujet.
Conserver une attitude si partiale va bloquer ma croissance spirituelle à bien des niveaux. C’est pourquoi il est urgent que chacun puisse avoir une vision réelle et vraie sur lui-même.
Ce piège démoniaque, dans lequel beaucoup sont tombés sans s’en apercevoir la plupart du temps, va m’empêcher d’intégrer les enseignements que je vais écouter. Pourquoi essayer de mettre en pratique quelque chose que je pense déjà avoir acquis ?
Pourquoi essayer de changer dans un domaine où je pense que je n’ai pas à changer ?
Il est facile de voir maintenant la nocivité d’une telle manière de penser.

C’est donc un fait, nous avons besoin de plus d’objectivité sur nous-mêmes.
Bien sûr que le Saint Esprit peut et veut m’aider dans ce domaine. Il est toujours important de faire équipe avec Lui. Mais dans cette équipe, Il pourra parfois utiliser d’autres personnes de confiance afin de m’aider à y voir un peu plus clair.

Comment cela peut-il se passer dans la pratique ?
C’est très simple. Le fait d’avoir une personne qui va m’aider à mettre le doigt sur des attitudes négatives que je ne vois pas, va ouvrir ma vision.
Il est facile de comprendre que tant que je ne vois pas une mauvaise attitude, un style de parole, des intonations de voix, etc…, je ne pourrai pas les supprimer de mes pensées (la pensée étant en amont de toutes choses).
Demandez au Saint Esprit de vous aider à choisir une personne née de nouveau comme vous, qui soit une personne en qui vous ayez confiance, une personne dont le jugement équilibré aura du crédit pour à vos yeux.
Le fait d’entendre cette personne décrire certaines de mes attitudes, de mes paroles que je ne voyais pas, va me permettre d’ouvrir les yeux. Ces révélations vont m’aider à me rendre compte de mon erreur d’appréciation sur moi-même. Je vais alors pouvoir ouvrir les yeux sur des points de ma personne restés jusque-là dans l’ombre. Je vais voir et accepter d’ouvrir les yeux là où je me trompais moi-même.  

De ce fait, je vais pouvoir m’apercevoir de là où j’ai fait une erreur de jugement sur moi-même. Je vais pouvoir mettre le doigt sur une mauvaise manière de m’autoévaluer. Alors dans le futur il n’est bien sûr pas question de rester comme accroché à cette personne et qu’elle devienne mon mentor, ou qu’elle soit là pour pointer mes erreurs à tout bout de champ, pas du tout !
Mais c’est lorsque je vais ouvrir les yeux sur mon erreur d’évaluation personnelle que je vais pouvoir rectifier mon manque d’impartialité dans certains sujets. Je me serai alors rendu compte que ma manière de m’autoévaluer n’était pas bonne dans certains domaines, et de ce fait je pourrai modifier les choses et être bien plus objectif avec moi-même, ayant vu que j’avais laissé des zones d’ombre dans mes manières de faire ou de dire. Il serait donc par la suite bien plus facile de traquer ces zones d’ombres qui, avec le temps et surtout avec la maturité, deviendront de plus ne plus rares.   
Mon humilité en sera accrue. Mon image charnelle ou humaine va diminuer pour laisser ma personne spirituelle se développer. En deux mots, ma position de fils de Dieu va alors primer sur ma position sociale et humaine dans ce monde.

Le but est d’avoir une personne qui m’ouvre les yeux sur une partie de moi-même afin de m’apercevoir que j’étais sûr de bien faire, et pourtant je faisais mal.
De ce fait, et ayant eu la preuve que je me suis trompé sur moi-même, je sais maintenant qu’il est possible que je me fourvoie. Cela va me pousser à être bien plus vigilant, à me remettre en question plus en profondeur, et surtout à ne pas rester buté et obtus devant une circonstance où je pense avoir raison, alors que j’ai tort.

Le fait de reconnaître et admettre que je n’avais pas raison sur moi-même dans un certain domaine, va donc me rendre plus prudent sur mon futur jugement personnel, plus humble et ouvert afin de m’apercevoir de la prochaine fois où je suis dans l’erreur. Je vais alors pouvoir retirer la poutre qui était dans mon œil.

A bientôt.

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