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Finalement le fait de pardonner me libère moi-même, c’est un fait.
Le problème est que la plupart des chrétiens ne sont souvent pas enseignés sur ce que le pardon est, mais également comment doit-on pardonner.

Souvent à LVBN on se met à la place de Dieu et on regarde comment Il agit lorsque l’on cherche à expliquer un fait de la vie chrétienne. Dans ce cas, et c’est ce que j’ai fait pendant des années, simplement regarder comment Dieu pardonne. Lire dans Sa Parole tous les différents cas où Il pardonne, comment Il le fait, quelle est Son attitude après, avant, etc...
De ce fait, on peut s’apercevoir que Dieu ne peut pas tenir rancœur de quoi que ce soit. Ceci simplement parce qu’Il est parfait et qu’Il est amour. Si Dieu ne pardonnait pas à certains moments cela détruirait tout ce qu’Il est. Dieu pardonne parce que le pardon fait partie de Lui, Il ne l’utilise pas, Il est celui qui a créé le pardon par Sa personne. Dieu pardonne parce que Sa personne ne peut faire autrement, car dans le cas contraire Il ne serait pas Dieu.

Il en va donc de même pour nous chrétiens qui sommes à Son image. Si nous ne pardonnons pas, nous nous détruisons nous-mêmes, nous détruisons peu à peu ce que nous sommes devenus par Jésus Christ.
Le pardon est donc avant tout une action de protection pour ma personne.
Dit comme cela, on pourrait penser que c’est fou mais pourtant c’est bien la réalité.
Exercer le pardon est une protection personnelle, un maintien de l’image de Dieu en moi, une arme parfaite contre une tentative de destruction de ma personne intérieure qui, si elle n’est pas utilisée, finira également par détruire ma personne extérieure (mon corps).

Le pardon n’est donc pas un outil dont je me sers, c’est une partie de moi qui doit s’activer automatiquement dès qu’un besoin est là, ce qui est totalement différent.  
En somme, le pardon est un réflexe naturel lorsque l’on est à l’image de Dieu. On fait le choix de ne pas être offensé.
On peut donc pardonner sans s’en apercevoir, en n’étant pas « offensable ». C’est en ce sens que le pardon que je déclenche après avoir été offensé doit s’exercer le moins possible.   
C’est au fur et à mesure que j’avance dans ma transformation en Jésus Christ que je vais utiliser de moins en moins le pardon « manuellement », car ce pardon va de plus en plus s’exécuter de manière automatique avant que je sois offensé. C’est pourquoi nous disons que le pardon (déclenché manuellement) doit s’exercer le moins possible.

Maintenant comment Dieu pardonne-t-il ?….

Annule-t-Il les conséquences humaines d’une erreur ?
Non, car une personne qui a fait du mal et qui est pardonnée devra payer à la société son erreur. Que ce soit par diverses lois de répression qui vont s’appliquer sur elle. Que ce soit si elle a causé du tort à d’autres ou même fait souffrir, cela demeure. Dieu laisse cela s’exécuter. Je veux dire que la souffrance endurée ou les tords occasionnés ne pourront être effacés en revenant en arrière. Certes Dieu peut faire en sorte de les stopper, mais ces choses auront néanmoins été vécues par la personne offensée.  

En ce sens, si l’on prend l’exemple d’une personne qui a mal agi envers moi, je vais lui pardonner, la question ne se pose même pas.
Mais pardonner ne veut pas dire : « Je te donne l’autorisation de recommencer quand tu veux ! ».

Il arrive souvent qu’une demande de pardon ne soit pas suivie de fruits de la part de l’autre partie.
Si je suis dans la perspective de penser que je pardonne pour libérer l’autre, alors dans un cas similaire je ne vais pas pardonner, car je vais penser que mon attitude de non pardon va forcer l’autre à changer. Je vais penser que si je ne pardonne pas, cela va mettre une pression sur l’autre afin de changer pour ne plus recommencer.

C’est là toute la stratégie démoniaque : penser que je pardonne pour libérer l’autre. Alors lorsqu’il n’y a pas de fruits, de signes de repentance, de regret de la part de l’autre, on se dit : « Je ne lui pardonne pas car il ne le mérite pas, il ne montre aucun signe de regret, pourquoi lui donner mon pardon… ».
Dans ce cas je viens de me mettre moi-même dans un processus de destruction.
Mais lorsque je comprends que le pardon est un acte naturel qui me protège d’une autodestruction, mon pardon n’est plus conditionné aux résultats ou aux attitudes de l’autre. Je pardonne car j’ai compris que si je ne le fais pas, c’est nocif pour moi.
Alors lorsqu’il n’y a pas de fruits qui montrent que l’autre est également dans une attitude de pardon, cela ne change pas que j’ai pardonné, et que je continue à le faire.

Il est possible qu’une personne ne regrette pas ce qu’elle a pu me faire ou me dire. Dans ce cas, ma position reste la même, le pardon s’exerce toujours autant, mais je suis dans une attitude où je ne permettrai pas à cette personne de recommencer. Dans ce cas je ne fais que me protéger, je fais en sorte au mieux possible de ne pas laisser l’autre recommencer. Il n’y a rien de mal à cela, du moment que je reste dans une attitude à l’image de Dieu.

Cela voudrait-il dire que je suis dans une position où je retourne dans un problème de pardon ?
Pas du tout.

Je peux ne pas être d’accord avec quelqu’un, éviter des situations conflictuelles, sans pour cela avoir à lui pardonner, car il n’y a rien de mal en cela.
Dieu Lui-même nous pardonne, et dans Son pardon Il reste en désaccord avec nous parfois. Il suffit de regarder une personne qui passe par la nouvelle naissance. Dieu l’a pardonné de tous ses péchés sans aucune exception. Pourtant il est fort possible que Dieu ne soit pas d’accord avec certains domaines de la vie de cette personne, sans avoir besoin de lui pardonner quoi que ce soit.
Je peux très bien ne pas être d’accord avec quelqu’un en restant dans une attitude selon la nature de Dieu en moi.  

Ce que je veux dire c’est que nous pouvons pardonner à une personne sans que cette personne ne manifeste aucun fruit de changement envers nous, tout en gardant mon pardon effectif et efficace.
Mon pardon n’est jamais conditionné à l’attitude de l’autre, mais il s’applique même lorsque l’autre le refuse. Dans ce genre de cas, je suis simplement dans une attitude d’équilibre.
Cette attitude va me garder ni trop dans un sens en coupant les relations avec une personne, ni trop dans un autre sens, en laissant cette personne agir comme elle le souhaite, venant interférer dans ma vie personnelle.  

Lorsque je ne permets pas à une personne de recommencer, je vais effectivement fixer des limites. D’ailleurs nous avons tous des limites que nous fixons quelque part. Si l’on prend par exemple le fait de se protéger en utilisant des serrures, c’est une manière de dire : « Je ne permets pas que les choses aillent au-delà de ce point ». Personne ne trouve à redire dans ce genre d’actions.
Tout est une question d’équilibre. Si je reprends mon exemple d’utiliser des serrures chez moi, dans ma voiture, pour mon casier, ou même un mot de passe sur mon ordinateur, tout cela est fait car je ne permets pas à tout le monde d’avoir un accès à ce que je considère comme précieux ou important.     

Dans ce sens, ma nouvelle personne en Jésus Christ est ce qu’il y a de plus précieux, et c’est cela que je protège.
Je vais la protéger en n’offensant pas l’autre, car ce n’est pas dans ma nature de fils (de fille). Mais également je ne vais pas garder un non pardon car cela va me détruire de l’intérieur, comme nous le disions plus haut.

Tout le but est d’agir et de prendre les décisions équilibrées, selon la nature de Dieu.

Il y a un genre d’attitude que l’on retrouve souvent chez les femmes (les hommes ont les leurs également) : une réaction de « protection » qui revient parfois, que l’on peut décrire comme « une attitude fermée ». Une attitude où l'on se ferme comme une huitre pour se protéger.
Dans cette attitude fermée, et si l’on ne regarde que l’extérieur, on peut voir une personne qui ne parle pas ou presque, et qui reste calme.
Nous savons que Dieu regarde au cœur, c’est-à-dire à notre manière de penser, et non à ce qui en ressort forcément à l’extérieur.   
Dans cette attitude donc, j’ai vu le cas où une personne peut être en colère, pleine de rancune. J’ai vu également des cas où pour une attitude extérieure similaire, une personne peut ne pas avoir de colère, ni aucune rancune.
Donc finalement ce n’est pas tant cet aspect extérieur qui compte, mais plutôt : « Qu’est-ce qui me fait agir de la sorte ? Où est la source de mon attitude ? ». Et c’est là l’important.

Comme je le disais, l’idéal est de ne pas laisser une pensée négative à propos d’une autre personne dominer sur moi, afin de ne pas à avoir à utiliser le pardon plus tard lorsque je m’en aperçois. Cependant l’idéal n’est pas toujours au rendez-vous, c’est pourquoi Dieu nous donne des solutions de rechange, des plans B, comme le pardon.

Si le pardon prend du temps ce sera toujours de mon fait.
Mais ce temps est un très bon baromètre, afin de vérifier mon avancement dans ce domaine. Dans tous les cas, lorsque je sais qui je suis en Christ, le pardon ne prend plus de temps, il s’exécute sans délais. Ceci ne veut pas dire que si je mets du temps à pardonner je fais mal, mais simplement qu’il y a des aspects de ma nouvelle personne que je n’ai pas encore compris, ou que je fais passer ma personne humaine avant ma personne spirituelle.

Je comprends tout à fait que l’on puisse dire qu’il est facile de parler ainsi lorsque tout va bien.
Il n’y a que lorsque nous sommes confrontés à une situation réelle que l’on peut voir à quel niveau nous en sommes arrivés.
Je suis donc bien conscient que l’on peut parler d’une dispute entre amis, familiale, avec son conjoint, qui peut générer de la rancune. Mais on peut également penser aussi à une personne qui verrait ses enfants assassinés, une autre qui serait agressée, ou toute autre situation extrême.
Pourtant la Bible ne donne pas d’enseignement spécifique en fonction du degré d’importance du préjudice. La méthode reste la même : ne pas permettre à la haine, ni la rancœur, ni la colère (humaine), de naître et encore moins de s’enraciner en moi.
Et finalement c’est dans ces situations extrêmes que le pardon prend tout son sens, dans le fait qu’il se donne pour me libérer moi-même, pour ne pas laisser ces pensées nocives me détruire à petit feu. Le pardon est un antidote à une autodestruction de ma personne.

Il suffit de voir des personnes qui n’ont pas la connaissance de Christ dans leurs vies, être rongées par la vengeance, la haine, etc… ils en viennent parfois à être dans une situation pire que celui ou celle qui leur a porté préjudice.

Je me souviens d’un procès aux US où il y avait un tueur et violeur en série. Le jour de son procès, les parents des victimes ont été invités à lui parler directement à la barre. On voyait des personnes venir à la barre pleine de haine, de colère, lui dire qu’il allait finir en enfer, et que ce sera une bonne chose pour lui, que ce ne serait que justice en somme. Ces gens étaient détruits et rongés par leurs rancunes, leurs haines.
Mais toutes ces personnes n’ont pas réussi à tirer une seule réaction de cet homme, il est resté stoïque sans rien dire ni rien faire, il n’avait aucune réaction.

Puis un homme est arrivé à la barre, et a dit : « Vous avez violé et tué ma fille. Vous m’avez enlevé ma fille, et la douleur est extrême pour moi, c’est un manque énorme. Vous avez chamboulé ma vie et celle de ma famille, ce que vous avez fait est terrible. Mais malgré tout cela je veux vous dire que je n’ai pas de colère, pas de rancune, pas de haine, je n’ai rien contre vous, je vous pardonne pour ce que vous avez fait ».
Ces paroles ont fait fondre en larmes l’accusé à la barre….
Le pardon est une puissance.

On pense souvent que parce que l’on a été offensé, nous avons un droit, celui d’éprouver de la rancune, car après tout « c’est bien naturel », comme on peut l’entendre.
Mais c’est une stratégie démoniaque, car la rancune, ou la colère (humaine) ne fait qu’empirer les choses en me détruisant de l’intérieur. Dans ce cas je m’inflige une double peine.

Si donc le pardon prend du temps de mon côté, c’est que je n’ai pas encore compris tout le bénéfice du pardon. Mais comme je le disais, le pardon est une solution supplémentaire que Dieu nous donne lorsque l’on a laissé des pensées nocives s’installer en nous. Ceci simplement pour dire que lorsque j’en arrive au pardon, c’est que j’ai déjà manqué une première étape, celle de ne pas laisser la rancune ou la colère (humaine) dominer sur moi.  Alors parce que j’ai laissé cela arriver, je dois utiliser le pardon.
Je veux montrer par-là que le pardon n’est pas la meilleure solution, qu’il y en a une autre en amont bien plus glorieuse, celle de ne pas laisser le négatif (colère, haine rancune, etc…) prendre le dessus sur moi.

Ceci est bien sûr dans le cas où je considère que j’ai été offensé par quelqu’un.

Il y a également le cas où c’est moi qui ait pu offenser une personne. Dans ce cas, dès que je m’en aperçois, le processus reste le même, sauf qu’il peut y avoir deux situations :
J’ai offensé sans m’en apercevoir.
J’ai offensé en pleine conscience.

Dans le premier cas, et si j’ai bien compris qui je suis, je vais demander pardon.
Dans le deuxième cas, je réalise que j’ai besoin de mieux savoir qui je suis, et comprendre que l’offense ne fait pas partie du tout de la nature de Dieu en moi. Je change ma manière de penser (repentance), et je demande pardon.

Dans un cas comme dans l’autre le pardon me libère. Mais en plus, et si la personne en face n’est pas encore dans une attitude mature par rapport au pardon, je vais également la libérer, ou en tout cas fortement participer à sa libération, réparant également mes tords si j’en ai la possibilité.  

Pour résumer, c’est lorsque je comprends la vraie puissance du pardon que je vais l’utiliser rapidement sans traîner.
Mais également lorsque je mets des barrières pour l’autre afin de ne pas le laisser recommencer, c’est d’une part pour me protéger, et d’autre part pour le protéger aussi en tant que frère ou sœur en Christ ou simplement en tant que créature de Dieu s’il n’est pas né de nouveau.
Mon attitude doit être certes sans équivoque, ferme, tout en restant amour.
C’est d’ailleurs ce que Dieu fait, Il est inflexible avec Ses décisions, mais Il reste amour. C’est donc tout à fait possible, les deux ne sont pas incompatibles du tout.

Souvent beaucoup de choses sont détournées de leurs sens d’origine, la fermeté en est un exemple. Si l’on y réfléchit, la fermeté vient de Dieu, parce que Dieu ne change pas. Lorsqu’Il prend une décision, Il ne s’en détourne pas parce qu’elle est bonne, Il reste ferme, parce que Ses décisions sont parfaites.
De la même manière lorsque je pose des barrières dans une situation où il y a eu un débordement et une offense, je me dois de rester dans la fermeté, c’est-à-dire ne pas changer ma position.
Puis avec l’aide du Saint Esprit, je vais pouvoir (si je vois que les choses évoluent), élargir ces limites afin de revenir à une situation dite normale.  

A bientôt.

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